Des rimes en violon!
Fignolons les rimes en Violon : Veau ? Lion ?
Rigolons, survolons et découvrons comme Champollion le violon oblong, avec rimes et raisons, comme l’évocation d’Apollon*…
Ah, mon colon, c’est pas très bon ! Un filon ?
Allons, buvons la potion en glouton et touchons le pognon !
*dieu grec des arts, du chant, de la musique. C’est champion !
ALTAROCHE Michel (1831-1884), La fête à l’Hôtel de Ville, in ; Chansons et vers politique, 1835
Femmes, au bal ! La danse vous appelle ;
Des violons entendez les accords.
Texte intégral
BAUDELAIRE Charles (1821-1867), Danse macabre, in ; Les fleurs du mal, Ed Princeps 1857
Au chant des violons, aux flammes des bougies,
Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur,
Texte intégral
BAUDELAIRE Charles (1821-1867), Moesta et errabundan, in ; Les fleurs du mal, Ed Princeps 1857
Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
Mais le vert paradis des amours enfantines,
Texte intégral
CORBIERE Tristan (1845-1875),
Petit mort pour rire, in ; Les amours jaunes, Paris, Vanier, 1891
Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux…
Ils te croiront mort — Les bourgeois sont bêtes —
Texte intégral
DE BANVILLE Théodore (1823-1891), Les théâtres d’enfants, in ; Odes funambulesque, 1857
Figure-toi, lecteur, une boîte malsaine ;
Quatre violons faux grincent avec la flûte,
La clarinette beugle, et dans leur triste lutte
Le cornet à piston survient tout essoufflé,
Texte intégral
DE SAINT AMANT Marc-Antoine Girard (1594-1661),
Le fromage
Que, comme autrefois, Apollon
Délaisse torche et violon,
Et s’en vienne dans ces prairies
Dans ces grandes plaines fleuries,
Garder en guise de vacher
Un troupeau qui nous est si cher
Texte intégral
DE VILMORIN Louise (1902-1969),
Violon, in : Fiançailles pour rire, 1945
Couple amoureux aux accents méconnus
Le violon et son joueur me plaisent.
Ah ! j’aime ces gémissements tendus
Sur la corde des malaises.
Texte intégral
ELUARD Paul (1895-1952),
Un seul être, in : Premiers Poèmes, 1916
Flûte et violon,
Le rythme d’une chanson claire
Enlève nos deux cœurs pareils
Et les mouettes de la mer.
Texte intégral
GAUTIER Théophile (1811-1872), Les joujoux de la morte, in : Emaux et Camée, Charpentier, 1852
La petite Marie est morte,
Et son cercueil est si peu long
Qu’il tient sous le bras qui l’emporte
Comme un étui de violon
Texte intégral
GHIL René (1862-1925),
Dies irae, in : Légendes d’âmes et de sangs, Paris, L. Frinzine, 1885
Un soir l’Orgue d’église aux spasmes des Violons
Montait loin sa douleur sourde en les râles longs :
Voix de genèse, Amour et Trépas, ô pleurs longs !
Un soir l’Orgue montait dans l’horreur des Violons…
Texte intégral
HUGO Victor (1802-1885),
La fête chez Thérèse, in : Les contemplations, 1856
Les ébéniers qu’avril charge de falbalas,
De leur sève embaumée exhalant les délices,
Semblaient se divertir à faire les coulisses,
Et, pour nous voir, ouvrant leurs fleurs comme des yeux,
Joignaient aux violons leur murmure joyeux ;
Si bien qu’à ce concert gracieux et classique,
La nature mêlait un peu de sa musique.
Texte intégral
MICHAUX Henri (1899-1984),
Le Grand violon, Lointains intérieur, in : Plume, 1938
Mon violon est un grand violon-girafe ;
J’en joue à l’escalade,
Bondissant dans ses râles,
Au galop sur ses cordes sensibles et son ventre affamé aux désirs épais.
Texte intégral
NELLIGAN Emile (1879-1941),
Rêve fantasque, in : Premier poème, 1896
Aux chants des violons, un écho se réveille ;
Là-bas, j’entends gémir une voix qui n’est plus ;
Mon âme, soudain triste à ce son qui l’éveille,
Se noie en un chagrin de plus.
Texte intégral
NELLIGAN Emile (1879-1941),
Violon d’adieu, in : Les Pieds sur les Chenets
Et tristes, comme un bruit frissonnant de fleurs sèches
Éparses dans le vent vespéral du vallon,
Les notes sanglotaient sur votre violon
Et chaque coup d’archet trouait mon cœur de brèches.
Texte intégral
NOUVEAU Germain (1851-1920),
L’amour de l’amour, in : La Doctrine de l’Amour, 1881
Amour sur l’Océan, amour sur les collines !
Amour dans les grands lys qui montent des vallons !
Amour dans la parole et les brises câlines !
Amour dans la prière et sur les violons !
Texte intégral
PERRIER Odilon-Jean (1901-1928),
Je ne chanterai pas très haut ni très longtemps, in : Le citadin, 1924
Je vous aime, Cité, domaine de la pluie,
Mais dont les habitants moquent la poésie
Comme un grand violon de silence habité
Vous êtes l’instrument d’une divinité.
Texte intégral
RODENBACH Georges (1855-1898),
Dans l’air fraîchi, venant d’où…, in : Le règne du silence
Confuse comme un songe… est-ce d’un piano,
Est-ce d’un violon méconnu qui s’afflige
Ou d’une voix humaine en élans comme une eau
D’un jet d’eau qui s’effeuille en larmes sur sa tige
Texte intégral
SAMAIN Albert (1858-1900),
Vision
L’archet mord jusqu’au sang l’âme des violons,
L’art qui râle agité d’hystériques frissons
En la sentant venir a redressé l’échine…
Texte intégral
SAMAIN Albert (1858-1900),
Watteau
Au-dessus des grands bois profonds
L’étoile du berger s’allume…
Groupes sur l’herbe dans la brume…
Pizzicati des violons…
Texte intégral
SAUVAGE Cécile (1883-1927),
Fumée, 1910
Marécageuse humanité
Dont la voix au loin murmure
Pareille aux crapauds secrets
De l’étang sous la verdure,
Pince tes violons clairs ;
Ton chant est vide et si triste
D’être habituel dans l’air
Comme un rythme qui persiste.
Texte intégral
STUART Merrill (1863-1915),
Vers vagues, in : Les gammes, Paris, Vanier, 1887
Le fébrile frisson des murmures d’amour,
M’émeut ce soir les nerfs et vieillit ma mémoire
La voix d’un violon sous la soie et la moire
Me miaule des mots d’inéluctable amour.
Texte intégral
VERLAINE Paul (1844-1896),
Chanson d’automne, in : Poèmes saturniens, 1866
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Texte intégral
VERLAINE Paul (1844-1896),
Voix de l’orgueil
Voix d’Autrui : des lointains dans des brouillards. Des noces
Vont et viennent. Des tas d’embarras. Des négoces,
Et tout le cirque des civilisations
Au son trotte-menu du violon des noces.
Texte intégral
ANONYME,
Ran plan plan, in : Laforte Conrad, Catalogue de la chanson folklorique française, chansons brèves (Les Enfantines), Laval
J’ai perdu mes gants
Ma baguette d’or
Mon flacon d’argent
Saint Antoine
Demandait à boire
Son petit cochon
Demandait du son
Sa petite fille
Joue de la béquille
Son petit garçon
Joue du violon.
BAUDELAIRE Charles (1821-1867),
Harmonie du soir, in ; Les fleurs du mal, Ed Princeps 1857
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Texte intégral
BERTRAND Aloysius (1807-1841), Départ pour le Sabbat, in : Gaspard de la nuit, Paris, Pincebourde, 1842
Et lorsque Maribas riait ou pleurait, on entendait
comme geindre un archet sur les trois cordes d’un violon démantibulé.
Texte intégral
DE BANVILLE Théodore (1823-1891), La Corde roide, in ; Odes funambulesque, 1857
Quittons nos lyres, Érato !
On n’entend plus que le râteau
De la roulette et de la banque ;
Viens devant ce peuple qui bout
Jouer du violon debout
Sur l’échelle du saltimbanque !
Texte intégral
DE BANVILLE Théodore (1823-1891), Tristesse, in : Sonnailles et Clochettes, 1888
Au temps où vont naître les roses,
Puisqu’il est des heures moroses
Même pour les fils d’Apollon,
Pleure, pleure, mon violon.
Texte intégral
DE VILMORIN Louise (1902-1969),
Métamorphose, in : Le Sable du sablier, 1945
Violon hippocampe et sirène
Berceau des cœurs, cœur et berceau
Larmes de Marie-Madeleine
Souper d’une Reine
Sanglot.
Texte intégral
ELSKAMP Max (1862-1931),
Le consul anglais, in ; La chanson de la rue Saint-Paul, 1922
Va vite, léger peigneur de comètes !
Puis soir advenu
Violons éteints,
Accordéons tus,
Tout sentant le vin,
Texte intégral
GAUTIER Théophile (1811-1872),
Sur le carnaval de Venise – Dans la rue
Il est un vieil air populaire
Par tous les violons raclé,
Aux abois des chiens en colère
Par tous les orgues nasillé.
Texte intégral
GAUTIER Théophile (1811-1872),
Sur le carnaval de Venise – Sur les lagunes
Il me semble, quand on le joue,
Voir glisser dans son bleu sillon
Une gondole avec sa proue
Faite en manche de violon.
Texte intégral
HUGO Victor (1802-1885),
A propos d’Horace, in : Les contemplations, 1856
Rêve heureux ! je voyais, dans ma colère bleue,
Tout cet Éden, congé, les lilas, la banlieue,
Et j’entendais, parmi le thym et le muguet,
Les vagues violons de la mère Saguet !
Texte intégral
MAROT Clément (1497-1544),
Adieux aux dames de la cour
Adieu le bal, adieu la danse,
Adieu mesure, adieu cadence,
Tambourin, hautbois et violons,
Puisqu’à la guerre nous allons.
Texte intégral
Ecouter
MOREAS Jean (1856-1910),
Parmi les marroniers, in : Les syrtes, 1833
Dans la bonne fraîcheur des tonnelles,
Dans la bonne senteur des moissons,
Dans le soir, où languissent les sons
Des violons et des ritournelles.
Texte intégral
NELLIGAN Emile (1879-1941),
Silvio Corelli pleure
Silvio Corelli pleure
Seul soutien et seul compagnon
Gagne-pain de mes jours très drôle
Je n’ai qu’un rude violon,
Pour gîte, l’ombrage d’un saule.
Texte intégral
NELLIGAN Emile (1879-1941),
Violon de Villanelle, in : Virgilliennes
Sous le clair de lune au frais du vallon,
Beaux gars à chefs bruns, belles à chef blond,
Au son du hautbois ou du violon
Dansez la villanelle.
Texte intégral
NOUVEAU Germain (1851-1920),
Les malchanceux
Ils s’en vont à la chasse :
N’y a plus de perdrix ;
Ils s’en vont à la danse :
Les violons sont partis.
Texte intégral
RIMBAUD Arthur (1854-1891),
Bal des pendus, in : Poésies, Paris, Vanier, 1891
Hurrah ! les gais danseurs, qui n’avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu’on ne sache plus si c’est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons !
Texte intégral
ROSTAND Edmond (1868-1918), Souvenir vague ou les parenthèse
D’un orchestre lointain arrivait un andante
(Andante qui n’était peut-être qu’un flonflon)
Et le grand geste vert d’une branche pendante
Semblait, dans l’air du soir, jouer du violon.
Texte intégral
Ecouter
SAMAIN Albert (1858-1900),
Elégie, in : Le chariot d’or, 1900
Soudain d’un pavillon, qu’entourait le mystère
J’entendis s’élever une voix solitaire
Qui vibrait dans le soir comme un beau violon ;
Texte intégral
SAMAIN Albert (1858-1900),
Une heure sonne au loin, in : Le chariot d’or, 1900
Ce sont des mots sans suite, et des gestes si doux
Qu’ils semblent avoir peur de toucher, des mains jointes,
Des désirs par instant aigus comme des pointes
Et puis des nerfs crispés de la nuque au talon,
Toute l’âme perdue après son violon
Qui chante et qui sanglote et qui crie et qui râle,
Toute l’âme d’un grand enfant fiévreux et pâle…
Texte intégral
SCARRON Paul (1610-1660),
Les vrais moyens de parvenir
Les violons sont-ils d’accord ?
Bon ! tout va bien, la pièce est grande.
Mais les Dames parlent bien fort :
Paix là ! paix là ! paix là ! le Roy vous le commande.
Texte intégral
Ecouter
VERHAEREN Emile (1855-1916),
Le spectacle, in : Les villes tentaculaires, Ed. Ligaran, 1895
Et l’orchestre se meurt ou brusquement halète
Et monte et s’enfle et roule en aquilons ;
Des spasmes sourds sortent des violons ;
Texte intégral
VERLAINE Paul (1844-1896),
Tournez tournez bons chevaux de bois, in : Sagesse, 1881
Tournez au son de l’accordéon,
Du violon, du trombone fous,
Chevaux plus doux que des moutons, doux
Comme un peuple en révolution.
Texte intégral
WALLER Max (1860-1889),
C’est ainsi, in : La flûte à Siebel, 1891
Et crevât-on, phtisique et blême,
Avec des recors à la clé,
Le violon qu’on a raclé
Laisse des notes en nous-même.
Texte intégral